Danse Tellurique, une pièce pour 48 haut-parleurs, création en cours.

L’enjeu est de nourrir par des sons créés en temps réel, un dispositif de 12 rangs de 4 haut-parleurs, soit 48 haut-parleurs alignés en un long couloir. Les haut-parleurs sont posés au sol et le public y déambule durant l’exécution de la pièce.

Photo prise de Logelloop lors d’une séance d’essai. On y aperçoit l’interface de positionnement du son sur la grille de haut-parleurs…

Pour jouer cette performance, il nous faut un logiciel capable de fabriquer le son et de le répartir sur la grille de haut-parleurs. Ça risque de ne pas trop vous étonner si je vous dis que j’ai choisi de travailler avec Logelloop… Si Logelloop savait déjà faire l’essentiel du travail, il nous a fallu ajouter quelques fonctions essentielles pour ce projet : quelques nouveaux outils de traitement et production de son en multicanal et toute une interface pour diffuser, avec la liberté qui s’impose, le son sur chaque haut-parleur. J’y reviendrai.

Il nous fallait également 48 haut-parleurs identiques, et cela, ça ne se trouve pas sous le pied d’un cheval. -)

D’autant, qu’il y a plusieurs contraintes, dont celle du budget qui ne nous permettait pas d’investir dans un système neuf.

Après quelques (longues) recherches, nous avons mis la main sur un lot de haut-parleurs de marque Klein & Hummel, marque que j’adore, aujourd’hui disparut, car rachetée par Neumann.

Si les haut-parleurs trouvés n’étaient pas trop coûteux, ils n’étaient pas tous en parfait état et surtout le niveau de bruit et craquements divers de l’amplification embarquée, rendaient d’emblée leur utilisation compliquée pour un tel projet. Avec Mael Bellec, ce qui nous apparaissait clair c’est que l’ébénisterie et les haut-parleurs étaient suffisamment propres pour envisager un remplacement de l’amplification analogique par une amplification numérique.

Le choix s’est rapidement porté sur des petits amplificateurs qui comportent aussi un processeur de traitement audio. Ce qui nous permettait à la fois de « préparer » le son pour le corriger afin de compenser les défauts des haut-parleurs. Nous avons analysé la courbe de réponse des amplificateurs analogiques d’origine et l’avons « émulée » dans les amplificateurs classe D (numérique). Ensuite, à l’écoute, nous avons retouché la courbe afin de produire un timbre chaud et une grande précision dans l’aiguë. Précision nécessaire pour bien percevoir la position des sons dans l’espace et obtenir une image sonore claire, malgré le grand nombre de haut-parleurs.

La réduction de taille de produite par le remplacement du système d’amplification permettait alors de diminuer la taille de l’ébénisterie des enceintes. Nous avons donc rendu visite à Cédric Chatelain, talentueux menuisier du village de Plouguiel, qui a pris le temps de passer chaque enceinte acoustique dans sa grande scie sur table…

À ce stade, seulement 12 haut-parleurs sont utilisables en mode prototype et en complétant avec 10 haut-parleurs supplémentaires, je peux commencer à créer la musique. Mael continue à travailler à l’assemblage des suivants. À suivre…

 

Danse Tellurique sera présenté dès juillet prochain :

 

L’équipe qui travaille avec moi à la création de Danse Tellurique :

Mael Bellec : conception de l’électronique et du dispositif de haut-parleurs

Télio Mevel & Pablo Horckmans : assistants techniques

Cédric Chatelain : Découpe de haut-parleurs

Christophe Baratay et Théophile Rousic-Plantec : programmation

Christine Groult : don de sons savamment préparés par ses soins

Amélie Piron : Administration

Ioana Lemoine : Diffusion

Camille Simon : communication & développement