OstinatO

OstinatO

© Le jardin graphique

Philippe Ollivier
Bandonéon, Accordéons, Samples, Composition…
Yannick Jory
Saxophones, Samples, Composition…

Pascal Rueff
Conseil Artistique et regard extérieur
Laurance Henry
Scénographie
Guillaume Roudot
Mobilier en Métal

Prenez donc place sur la scène, vous êtes pour ce concert au cœur du son, les musiciens autour de vous. Installez-vous tranquillement, prenez vos aises, le temps que la musique se pose, que s’installe cet entêtant OstinatO. La musique, si troublante par son extrême lenteur dans les premiers moments, verra ses tempi s’accélérer progressivement. Elle ne s’inscrit dans aucun genre, musique de et pour l’imaginaire, sculpture sonore contemporaine, impressionniste et toujours mélodique. Vous entendrez la musique aller et venir, les effets se mêler aux sons produits en direct, dans un concert étonnant et inventif qui vous laissera rêveur.

Production : Fur ha Foll / Le Logelloù

Coproduction : ODDC, en partenariat avec les villes de Saint-Brieuc et Penvénan.

OstinatO est un projet soutenu par le Conseil Général des Côtes d’Armor et le Conseil Régional de Bretagne.

 

 

Réaction

Ca, je jubilais.
De la musique bien épaisse. Forte. J’étais assis dans le coin. Je voyais les gens partis. Calés dans les coussins, les yeux fermés. Autour du duo.
Je ne sais pas à quoi ils s’attendaient. L’informatique était discrète. Ca avait juste l’air de tourner autour d’un saxophone et d’un accordéon. Deux types assez joviaux, partis poser la musique dans du moelleux. Rien de tellement sophistiqué : du terrien. Bien souple. Et tenu très loin. J’étais bien.
Je surveillais je ne sais plus quoi. Un truc obstiné. Et ça marchait comme une spirale. Au centre, on n’en sortait pas : un soufflet et un sax. Rien qui finisse par vous dire : voilà l’embrouille technologique. Je jubilais à voir évoluer la chose. Comme à tourner autour d’un instrument nouveau.
Je voyais les gens partis, l’air en pleine expansion. A observer un moment quelqu’un, je me disais : « tu es où toi ? ». Je n’aurais pas pu deviner. Il y a une voix à un moment dans le spectacle. L’impression que c’était la mienne (un temps).
Ca avait l’air improvisé. Joué. Je comprenais où ça voulait en venir. Et en même temps. L’impression de beau vernis qu’offre la partition. Et puis les crochets, les bascules. Ca pouvait avoir l’air grave, mais ça souriait.
En tous cas, les deux s’entendent. L’accordéoniste, c’est Philippe Ollivier, de Penvenan. Et le saxophoniste, Yannick Jory. De Penvenan aussi. Je jubilais : j’entendais la flotte en fait. L’océan. Des paquets d’eau dans les bouches de la côte. Des remuements de galets. Des coulées d’eaux fortes sur la grève repassée. Des courses d’oiseaux. La bande-son des peintures de Zao Wouki. J’étais parti.
Ostinato.
A « OstinatO », j’ai trouvé : « cellule rythmique ou harmonique répétée de façon obstinée ». C’est ça. Ca balance en cercle, c’est accordé aux grandes pulsations, et la musique est toute debout sur un rocher. Une lumière sur la tête. A sonder dans le profond. Une musique bien fichue.
Bien jouée. Beau son. Une espèce de classe, moelleuse. Juste là pour vous donner du plaisir. Je jubilais en fait.